Il est bien connu maintenant qu'une exposition répétée au soleil augmente considérablement la formation de rides et peut même conduire à des cancers de la peau. L'autobronzant a alors été la solution pour maintenir un effet bronzé de façon plus saine. Mais est-ce la meilleure chose à faire ? En effet, il est rapporté que cette nouvelle méthode peut provoquer un vieillissement cutané. Voyons ce qu'il en est vraiment ici.

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- Idées reçues
- Utiliser un autobronzant fait vieillir plus vite la peau : mythe ou réalité ?
Utiliser un autobronzant fait vieillir plus vite la peau : mythe ou réalité ?
- Sur quel principe biologique se repose les autobronzants ?
- Autobronzant = un accélérateur du vieillissement cutané ?
- Autobronzants et vieillissement cutané : comment limiter ce phénomène ?
- Sources
Sur quel principe biologique se repose les autobronzants ?
L'autobronzant est un produit qui procure un faux bronzage durable, qui ne s'efface pas dans l'eau, sans avoir besoin de s'exposer au soleil et risque de photo-dégât. Le mécanisme derrière qui crée cette apparence de peau bronzée concerne l'ingrédient actif utilisé dans les solutions de bronzage : la dihydroxyacétone (DHA). C'est l'ingrédient actif le plus largement utilisé dans les autobronzants, ainsi que le seul ingrédient actuellement reconnu comme agent autobronzant par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis à des concentrations allant jusqu'à 15%.
L'apparence hâlé induite par la DHA est le résultat de pigments bruns cutanés mimétiques de la mélanine appelés mélanoïdines, formés suite à la réaction de Maillard entre les molécules de DHA et les acides aminés trouvés dans la couche supérieure de l'épiderme (couche cornée) dans les deux à quatre heures suivant l’application, qui assombrissent la couleur de la peau et imitent ainsi le bronzage naturel créé par la mélanine. La DHA offrirait ainsi une voie plus sûre vers une apparence bronzée par rapport à l’exposition aux rayons UV.
En d'autres termes, un faux bronzage créé par la DHA ne colore que les cellules mortes de la peau. Il n’offre alors aucune protection contre le soleil comme peut le faire la mélanine, et n'aide donc pas à protéger la peau des dommages causés par le soleil.
Autobronzant = un accélérateur du vieillissement cutané ?
À ce jour, il n’existe aucune preuve que les produits autobronzants provoquent un vieillissement prématuré chez l’Homme. Toutefois, certaines études ont soulevé des inquiétudes quant au potentiel de la réaction de Maillard, à l'origine de la couleur brune (mélanoïdines), à former des espèces chimiques réactives. Apparemment, en fusionnant avec les acides aminés des composants cellulaires de la couche cornée et de l'épiderme, la DHA libèrerait des composés moléculaires appelés produits d'Amadori ainsi que d'autres intermédiaires de la réaction de Maillard.
Or, ces composés d'Amadori sont connus pour produire des espèces radicalaires dans les couches épidermiques et dermiques de la peau, qui peuvent attaquer les structures cellulaires et dégrader les fibres de collagène et d’élastine, causant ainsi des dommages biologiques directs et favorisant le vieillissement prématuré de la peau. Il a également été prouvé que les produits d'Amadori déclenchent une modification oxydative des lipides (peroxydation des lipides membranaires).
Limites : Ces premières études ont été menées sur des kératinocytes humaines en culture (in vitro), des reconstructions épidermiques (ex vivo) ou sur des modèles animaux (in vivo). Elles n'ont pas encore été reproduites sur des cohortes humains. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour confirmer ces résultats.
D'après une étude, les produits de la réaction de brunissement de Maillard seraient sensibles aux UV entraînant alors une augmentation spectaculaire de la production de radicaux libres : plus de 180% de radicaux libres supplémentaires après 40 minutes d'exposition avec une solution de 20% de DHA par rapport à une peau non auto-bronzée. En d’autres termes, lorsque vous utilisez régulièrement un autobronzant, l’oxydation qui se produit à la surface de la peau augmente presque du double. Cela pourrait signifier davantage de stress oxydatif provoquant des signes visibles de vieillissement.
En parallèle, des études d'absorption cutanée in vitro ont montré que la DHA ne pénètre pas au-delà de la couche cornée quand elle est appliquée localement, ce qui suggère qu'il ne présente pas de risque significatif pour les couches plus profondes de la peau et ne provoquerait donc pas de vieillissement prématuré. De même, une autre étude menée sur des souris albinos sans poils montre que la DHA absorberait les UVB avec une valeur modeste de FPS de 1,6, offrant ainsi une photoprotection modérée contre les ultraviolets, et ce en fonction de la concentration et du nombre d'applications.
Autobronzants et vieillissement cutané : comment limiter ce phénomène ?
Face au bronzage conventionnel au soleil et aux lits de bronzage, l'autobronzant reste la meilleure alternative pour offrir un éclat hâlé au teint. Cependant, cela doit se faire de manière raisonnable et responsable en adoptant une série de gestes à faire avant et après l'application d'un produit autobronzant afin de réduire la quantité de radicaux libres formés et d'éviter le vieillissement prématuré de la peau.
Appliquer l'autobronzant le soir. Alors que la réaction de Maillard commence dès les premières minutes suivant l'application et que la production de radicaux libres puisse être exacerbée avec les rayons UV, il est recommandé d'appliquer de préférence l'autobronzant le soir.
Appliquer des antioxydants topiques. L’application simultanée d’antioxydants avant et après l’utilisation d’un autobronzant pourrait aider à neutraliser les radicaux libres induits par les UV et à ainsi minimiser les dommages cutanés des peaux auto-bronzées. De plus, choississez des formules autobronzantes qui contiennent en plus des antioxydants (extrait d'algue rouge, vitamine E, huile d'açaï, niacinamide, huile de baobab, etc.) afin d'aider à combattre tout effet oxydant.
Nos autobronzants à base de DHA végétale renferment quant à eux de l'huile de buriti, de l'extrait de caroube et/ou de l'extrait de curcuma.
Additionner l'autobronzant à une crème hydratante. Plus la concentration de DHA est élevée, plus l'induction de radicaux libres est importante. Pour limiter les potentiels photodommages cutanés induits par les radicaux libres générés par la DHA, il est suggéré de diluer les formules plus concentrées dans une crème hydratante.
Terminer sa routine avec un soin solaire après l'application d'un autobronzant. Vu que le risque d’oxydation peut être plus élevé, complétez l'autobronzant avec l'utilisation d'un écran solaire large spectre. De plus, afin d'éviter un processus de photovieillissement prononcé, la durée d'exposition au soleil doit être diminuée après l'application de produits contenant des sucres réducteurs (DHA, érythrulose, etc.) comme agents autobronzants.
Ne pas en faire un soin quotidien. Les autobronzants sont "sains" si vous choisissez de les utiliser uniquement de façon saisonnière ou pendant les périodes où vous voulez vraiment avoir un teint bronzé.
Composés à plus de 90% d'ingrédients d'origine naturelle, la formule de nos autobronzants apporte instantanément un éclat estival à la peau et stimule la production naturelle de mélanine sur le long terme. Avec son parfum naturel, le bronzage obtenu durera jusqu'à 7 jours, notamment grâce à l'association de la DHA avec l'érythrulose.
Sources
SAYRE R. M. & al. In vivo formation of Maillard reaction free radicals in mouse skin. Journal of Investigative Dermatology (2001).
WULF H. C. & al. Sun protection effect of dihydroxyacetone. Archives of Dermatology (2004).
FUCHS J. & al. UV-generated free radicals (FR) in skin: Their prevention by sunscreens and their induction by self-tanning agents. Spectrochimica Acta Part A (2008).
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